http://www.hoaxkiller.fr/hoax/2007/guillermo-vargas-habacuc.htm
Hoax Buster:
Les internautes s'indignent : un artiste nicaraguayen aurait capturé, exposé puis laissé mourir un chien. Tout ça au nom de l'art...
Guillermo Vargas "Habacuc" est un artiste trentenaire dont la pratique va du dessin à l’intervention dans les espaces publics, en passant par la danse et le théâtre. Dans un monde ou les idées et les avis sont constamment prémâchés par les médias, Habacuc est un artiste engagé. Quelqu'un qui n’hésite pas à déverser 300 kilos de tomates sur le sol d’une galerie pour provoquer une réflexion sur le gâchis dans le monde contemporain.
En 2007 il est sélectionné pour la biennale de la Galerie Codice et décide pour l’occasion de mettre un chien au piquet. Prénommé Natividad en mémoire d’une jeune femme égorgée par deux molosses quelques mois plus tôt, l’animal prisonnier au milieu de croquettes inaccessibles symbolise à lui tout seul bien des paradoxes de notre société. Et l'absence totale d’intérêt que le public de la galerie porte à l’animal lors de l’exposition est le nonosse sur la patée.
Provocateur, l’artiste laisse volontairement laisser planer le mystère. Qu’a-t-il fait de Natividad ? Est-elle morte ou pas ? Méga buzz sur Internet : l’animal serait mort de faim parce que Habacuc l’aurait laissé crever… comme un chien !
Les photos de l’installation ont fait le tour de la toile mondiale, générant des pétitions indignées dans de nombreux pays. L’une d’entre elles a obtenue plus de 2.200.000 signatures à ce jour.
Contactée, la fondation 30 Millions d’amis confirme avoir mené l’enquête sur le sujet, et dénonce l’utilisation de l’animal : "la Fondation 30 Millions d'Amis s'oppose à l'exposition d'un animal vivant dans des conditions de maltraitance (corde ultra-courte), mais, en l'absence de preuve tangible, ne peut en revanche dénoncer le fait que l'artiste ait fait mourir l'animal...".
Habacuc n’avait aucun intérêt à laisser mourir ce chien, sinon se faire des ennemis et devoir se débarrasser du corps. Dans un communiqué officiel Juanita Bermúdez, directrice de la galerie Codicé déclare que le chien n’a été exposé que trois heures, passant le reste du temps dans un patio où Habacuc lui-même lui donnait à manger et à boire. Chien errant, l’animal aurait tout simplement fini par reprendre sa liberté.
"C'est un travail qui laisse un message social, une oeuvre d’art conceptuelle. Et le public a encore du mal à concevoir ce type d'actions”, dit-elle au journal La Prensa. “Je comprends que nombre de personnes à travers le monde se soient montrées offensées par les propos de Habacuc dans lesquels il soutenait que son intention était de laisser mourir le chien d’inanition. Ces paroles sont de sa responsabilité absolue.
J’espère simplement que les personnes ayant été informées sur les conditions de l'exposition, ont aussi crié leur indignation lorsque Natividad Canda a été dévorée par des Rottweilers."
Le mystère reste entier quant au sort final du chien. Ce qui est sûr, c'est que l'artiste utilise volontier la provocation comme moyen de communication et que, par effet rebond, il devient très facile de se persuader qu'il a bien laissé mourir l'animal. Ainsi, de nombreux médias n'hésitent pas une seconde à valider l'information (pourtant officiellement démentie), créant par là-même un terrain propice à l'expression de la haine de l'artiste.
Pour autant, dans la cacophonie ambiante, aucun média, internet ou non, n'a la moindre preuve de ce qu'il prétend avancer avec certitude. Que le chien ait été bien traité et soit vivant, qu'il ait été maltraité mais en vie, qu'il est été bien traité mais soit mort, ou qu'il ait été maltraité et soit mort, toutes les hypothèses sont aujourd'hui en ligne.
Si en 2007, un artiste nicaraguayen s'attire les foudres de l'opinion mondiale parce qu'il a exposé un chien dans une galerie d'art (c'est la seule certitude), il n'est sans doute pas inutile de rappeler qu'en 1999, Chantal Thomas créait elle aussi le buzz en exposant des femmes objets dans les vitrines de grands magasins... Mais, c'était avant le boom d'Internet.
a savoir que hoax buster et hoaxkiller sont des sites plutôt serrieux dans la recherche de leurs sources