Je me demande si je ne pense pas autant à la vie et aux conditions de vie des individus qu'à la peinture.
1926 Le 3 novembre : naissance de Paul Rebeyrolle, fils de Jean Rebeyrolle et de Marie Ensargueix, à Eymoutiers (Haute-Vienne)
1931 Atteint d'une maladie qui nécessite une immobilisation totale, en minerve plâtrée, il passe son temps à dessiner, et ses parents, instituteurs, lui apprennent à lire et à écrire.
1935-1936 Convalescence et plâtre de marche. Promenades, découverte de la nature et ... de la vie.
1937 La famille habite maintenant Limoges où les parents de Paul enseignent. Etudes secondaires au lycée Gay-Lussac.
1944 Il passe son bac philo en juillet et, dès le mois d'octobre, il monte à Paris par "le premier train de la Libération". Il sait depuis longtemps qu'il veut "devenir peintre". De cette adolescence en Limousin, il gardera la passion de la nature, de la campagne, et le sentiment violent que la conquête de la liberté est la nécessité absolue.
1945-1946 Vivant désormais à Paris, il s'adonne à la découverte de la peinture grâce aux expositions : Soutine à la Galerie de France, Picasso au Salon d'automne, etc...
1947 Evènement important: le Louvre rouvre ses portes. Le choc est incommensurable, encore maintenant. Tous les dimanches, il profite de la gratuité du musée, qui présente les Vénitiens, Rubens, Rembrandt...
1950 Voyage en Espagne et en Italie pour visiter les musées. Il participe à des expositions de groupes et à des salons. Il confortera son appétit de liberté dans l'atmosphère qui suit la Libération et la fin de la guerre. Ce goût d'indépendance le porte aussi à refuser l'enseignement des écoles d'art, quelles qu'elles soient : il fait le choix de travailler à l'atelier de Paris et à Eymoutiers, où il séjourne fréquemment.
1951 Début des expositions particulières de Paul Rebeyrolle
1953 Marquant son opposition à la propagande d'intensification de la "guerre froide", il adhère au parti communiste. Il le quittera en 1956, en réaction aux évènements de Hongrie et à la duplicité du P.C. face à la guerre d'Algérie. Il symbolise cette rupture dans un grand tableau qu'il intitule A bientôt j'espère. Cette période est également caractérisée par les choix artistiques qu'affiche Paul Rebeyrolle, notamment son rejet de la peinture abstraite et du réalisme socialiste.
1956 Les dix années qui vont suivre seront consacrées à diverses recherches, et jalonnées par de nombreuses expositions.
1959 A 33 ans, il réalise à Eymoutiers Planchemouton, un grand tableau commandé par le comité de la première Biennale de Paris pour orner l'escalier du palais des Beaux Arts. Planchemouton est le nom de la grange où il peint ce tableau et celui du ruisseau qui borde l'actuel Espace Paul Rebeyrolle (l'œuvre y est exposée).
1963 Il quitte Paris et s'installe à la campagne pour y vivre et y travailler, d'abord dans l'Aube puis en Côte d'Or.
1968 A partir de cette année, les thèmes politiques qui reflètent ses engagements s'inscrivent dans des séries :
1968 "Guérilleros".
1970 "Coexistences".
1972 "Les Prisonniers".
1973 "Faillite de la science bourgeoise".
1975 "Natures mortes et pouvoir".
1980/82 "Les évasions manquées".
1983 "Le Sac de Madame Tellickdjian".
1984/85 "On dit qu'ils ont la rage".
1986 "Germinal".
1987 "Au royaume des aveugles".
1990/91 "Les Panthéons".
1993 "Splendeurs de la vérité".
1997/99 "Le Monétarisme".
2000 "Clônes".
2003 "Clônes et Autophages".
Ce cycle d'inspiration politique est ponctué par d'autres thème : Nus, Sangliers, Paysages, Grands Paysages, A propos de Courbet, Bacchus.
2005 Paul Rebeyrolle meurt le 7 février à l'atelier de Boudreville, en Bourgogne, à l'age de 78 ans. Un hommage lui a été rendu le vendredi 11 février à l'espace Paul Rebeyrolle, en présence de sa famille, de ses proches, du Ministre de la Culture et de nombreuses personnalités. Ses cendres ont été dispersées dans le ruisseau de "Planchemouton".