Je viens de voir un film que je vous déconseille vivement : La couleur du mensonge de Benton, adapté avec Nicole Kidman et Anthony Hopkins, d'un roman de Philip Roth.
Un déroulement fade durant lequel le spectateur peut à bon droit se demander "Dis, c'est quand qu'ça commence m'sieur, hein ?!?"
Un professeur d'université (incarné par Hopkins) est accusé à tort de racisme envers deux de ses étudiants noirs, qu'il n'a pourtant raillé qu'à propos de leur absence, puisqu'ils n'ont jamais assisté à ses cours. Accusation paradoxale.
Après ce premier coup de canif, le professeur et doyen d'université perd sa femme décédée d'un infarctus. Il va peu de temps après se heurter à la communauté de l'université et de sa ville à propos d'une liaison. Le dit professeur fréquente en effet une jeune femme bien plus jeune que lui (incarnée par Kidman, of course).
Le duo est censé représenter la rencontre de deux personnalités bâties sur le mensonge. C'est ce que nous promet le titre et ce que se disent en substance les personnages.
L'histoire pourrait tenir debout, surtout quand on sait que le roman dont elle est adaptée est de l'excellent Philip Roth.
J'ai pensé à Roth en entendant un aphorisme prononcé par Hopkins, et puis l'idée s'en est allée. La fin du film ne m'a laissé aucun doute, le titre du livre de Roth étant cité...Et la déception d'avoir loué un film pas terrible se nimbe de colère : ils ont osé la médiocrité à partir du roman d'un "grand". Roth est inégal, je n'ai pas lu de lui que des ouvrages réjouissants, j'ajouterais même des bémols à chacune de mes lectures de lui, mais bordel, on ne peut lui reprocher la 'fadeur' qui est encore le terme qui décrit le mieux ce film !
Je ne le savais pas et n'aurais pas pris ce risque si j'avais su de quoi il retournait, car je n'ai pas encore lu ce roman, et que j'en espérais mille grâces. Je le lirai donc déflorée d'un certain plaisir, mais avec la confiance qui sied aux consolations littéraires. Comme après un affront...
Roth c'est la littérature de la chair, de la sueur, de l'amour charnel, de la sensualité en un mot. Et dans ce film, point de tout cela.
Il ne suffit pas de montrer les omoplates de Nicole Kidman pour rendre un film un brin érotique ou charnel. L'enveloppe ne crée pas la sensualité.
Ni l'un ni l'autre des acteurs ne sont parvenus à me faire croire à une liaison sulfureuse. Hopkins est éteint ici, lui qui aurait incarné cela pourtant très bien a priori. Kidman n'est pas envoûtante ni suffisamment allumée de la folie que le rôle prétend lui faire endosser. Ils n'ont pas réussi à s'habiller de sensualité, de désir, ni même de douleur. Leur colère elle-même, leur rage de lutte contre les préjugés n'est pas incarnée. On n'y croit pas, c'est tout.
Et un ratage, un !
Un déroulement fade durant lequel le spectateur peut à bon droit se demander "Dis, c'est quand qu'ça commence m'sieur, hein ?!?"
Un professeur d'université (incarné par Hopkins) est accusé à tort de racisme envers deux de ses étudiants noirs, qu'il n'a pourtant raillé qu'à propos de leur absence, puisqu'ils n'ont jamais assisté à ses cours. Accusation paradoxale.
Après ce premier coup de canif, le professeur et doyen d'université perd sa femme décédée d'un infarctus. Il va peu de temps après se heurter à la communauté de l'université et de sa ville à propos d'une liaison. Le dit professeur fréquente en effet une jeune femme bien plus jeune que lui (incarnée par Kidman, of course).
Le duo est censé représenter la rencontre de deux personnalités bâties sur le mensonge. C'est ce que nous promet le titre et ce que se disent en substance les personnages.
L'histoire pourrait tenir debout, surtout quand on sait que le roman dont elle est adaptée est de l'excellent Philip Roth.
J'ai pensé à Roth en entendant un aphorisme prononcé par Hopkins, et puis l'idée s'en est allée. La fin du film ne m'a laissé aucun doute, le titre du livre de Roth étant cité...Et la déception d'avoir loué un film pas terrible se nimbe de colère : ils ont osé la médiocrité à partir du roman d'un "grand". Roth est inégal, je n'ai pas lu de lui que des ouvrages réjouissants, j'ajouterais même des bémols à chacune de mes lectures de lui, mais bordel, on ne peut lui reprocher la 'fadeur' qui est encore le terme qui décrit le mieux ce film !
Je ne le savais pas et n'aurais pas pris ce risque si j'avais su de quoi il retournait, car je n'ai pas encore lu ce roman, et que j'en espérais mille grâces. Je le lirai donc déflorée d'un certain plaisir, mais avec la confiance qui sied aux consolations littéraires. Comme après un affront...
Roth c'est la littérature de la chair, de la sueur, de l'amour charnel, de la sensualité en un mot. Et dans ce film, point de tout cela.
Il ne suffit pas de montrer les omoplates de Nicole Kidman pour rendre un film un brin érotique ou charnel. L'enveloppe ne crée pas la sensualité.
Ni l'un ni l'autre des acteurs ne sont parvenus à me faire croire à une liaison sulfureuse. Hopkins est éteint ici, lui qui aurait incarné cela pourtant très bien a priori. Kidman n'est pas envoûtante ni suffisamment allumée de la folie que le rôle prétend lui faire endosser. Ils n'ont pas réussi à s'habiller de sensualité, de désir, ni même de douleur. Leur colère elle-même, leur rage de lutte contre les préjugés n'est pas incarnée. On n'y croit pas, c'est tout.
Et un ratage, un !