quelques inventions d'élèves

l'an dernier, ils avaient inventé deux jeux bien cons :

le premier s'appelait "le poteau". Méthode :
attraper un camarade à deux, le soulever à l'horizontale et le cogner contre un poteau les jambes entrouvertes...
bilan : deux élèves à l'hosto pour des blessures et coups aux testicules.


le second consistait à s'exploser soi-même les phalanges avec une pierre de façon à voir apparaître l'os dessous. Après "interrogatoire", apparemment, ils se faisaient mal eux-mêmes, à plusieurs...c'était à qui irait le plus loin.


cette année, un tout nouveau truc vient de sortir :
dans les bus scolaires, par ici, les momes font chauffer des objets en métal (genre ciseaux) et "s'amusent" à brûler le cou de leur camarade.
bilan : plusieurs plaintes pour sévices, des courriers au conseil général afin d'obtenir que quelqu'un soit employé pour surveiller les gosses dans le car (mais bon, ça coute cher...no comment).
J'ai un élève qui a depuis dix jours deux magnifiques brûlures en forme de ciseaux métallique sur le cou, une de chaque côté.

je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça, mais bon... Parfois j'hallucine, c'est tout.

c'est des comik dans ton coin didon !!!!

hé ben c'est pas gai chez toi non plus......

J'ai jamais vu un truc pareil...

Pourtant j'en ai vu des cas...

ouiap'...en effet,

je viens d'être mutée ce matin même dans un collège où il y a en permanence des hommes en uniforme (je ne sais pas de qui ils dépendent exactement, ni comment se font les liens dans ces cas là -police ou gendarmerie?- mais je vais me renseigner, histoire de savoir comment le problème est traité concrètement) dans les locaux, juste à l'entrée de l'administration.

Apparemment ils sont là en cas de mécontentement entre les familles et l'administration du collège, pour éviter les règlements de comptes musclés.
On en arrive à des extrémités... j'en avais déjà entendu parler, mais ça fait tout drôle de voir ce que ça donne sur place.
Je sens que les trois prochains mois vont être instructifs...

punaise je pensais pas qu'on en arriverait aussi vite à ce stade.....C'est en ZEP ?

Impresionnant '_'

galeiade a écrit:punaise je pensais pas qu'on en arriverait aussi vite à ce stade.....C'est en ZEP ?

oui, et heureusement, parce que ça suppose une politique d'établissement et des moyens financiers.

Je bosse dans un établissement qui n'est pas classé ZEP mais qui le vaut bien. Et ce qui n'améliore pas les choses c'est que justement certaines personnes ne se rendent pas compte que ce collège relève de ce que l'on appelle la ZEP.
Ils sont donc habitués à la situation, parce que l'on finit par trouver cela normal, au bout d'un certain temps. Alors qu'en ZEP, on sait qu'il faut se souvenir que tout peut se passer autrement.
Enfin c'est comme ça que je le vois.

Mais je crois que ça dépend des régions, beaucoup. La violence ne prend pas la même forme partout. Là, elle est "visible", non larvée.

En sologne, dans des petits bourgs paisibles, il y a des collèges où les gosses pissent (pour ne pas dire plus) dans les couloirs... où ça dégénère de façon glauque régulièrement, mais on n'en parle moins que de la violence frontale et quotidienne parfois- des banlieues parisiennes ou marseillaises par exemple.

En Picardie, nous avons un taux de suicide élevé chez les ados. Et un nombre de jeunes filles enceintes dans les cours de collège qui est impressionnant.

Ce sont des exemples pris au hasard (dans ce que j'ai croisé dans l'année), mais je ne connais pas un collègue qui n'ait ce genre d'anecdotes, où que ce soit en France.

Mara a écrit:

galeiade a écrit:punaise je pensais pas qu'on en arriverait aussi vite à ce stade.....C'est en ZEP ?

oui, et heureusement, parce que ça suppose une politique d'établissement et des moyens financiers.

Je bosse dans un établissement qui n'est pas classé ZEP mais qui le vaut bien. Et ce qui n'améliore pas les choses c'est que justement certaines personnes ne se rendent pas compte que ce collège relève de ce que l'on appelle la ZEP.
Ils sont donc habitués à la situation, parce que l'on finit par trouver cela normal, au bout d'un certain temps. Alors qu'en ZEP, on sait qu'il faut se souvenir que tout peut se passer autrement.
Enfin c'est comme ça que je le vois.

Mais je crois que ça dépend des régions, beaucoup. La violence ne prend pas la même forme partout. Là, elle est "visible", non larvée.

En sologne, dans des petits bourgs paisibles, il y a des collèges où les gosses pissent (pour ne pas dire plus) dans les couloirs... où ça dégénère de façon glauque régulièrement, mais on n'en parle moins que de la violence frontale et quotidienne parfois- des banlieues parisiennes ou marseillaises par exemple.

En Picardie, nous avons un taux de suicide élevé chez les ados. Et un nombre de jeunes filles enceintes dans les cours de collège qui est impressionnant.

Ce sont des exemples pris au hasard (dans ce que j'ai croisé dans l'année), mais je ne connais pas un collègue qui n'ait ce genre d'anecdotes, où que ce soit en France.

Pourquoi ne le classe t'il pas en zone ZEP, çà resoudrait pas mal de souci.

Je trouve grave quand même que l'equipe pédagogique estime cela normal d'evoluer dans un tel "chaos", ils sont à coté de la plaque dans ce college ou ils ont (déjà) jeté l'éponge ?

Un classement en ZEP ça ne s'obtient pas comme ça...

et puis, pour ce qui concerne l'établissement en question, il est dans un trou paumé où les gosses se croient "dans le 9.3" (à leurs propres dires) parce qu'ils n'en sont pas très loin géographiquement. Un classement en ZEP aurait aussi pour effet pervers de faire empirer la situation en donnant de l'eau à leur moulin. Je crois que c'est pour cette raison que personne ne se bat pour obtenir ce classement.

par contre, oui, il y a des profs démissionnaires, et pas que des profs. Pour des tas de raisons et pas forcément tout le temps.
Mais il n'y a pas de réelle politique d'établissement dans ce collège... oui, il sont "à la ramasse", complètement. Et il y a pas mal de monde qui se bat pour du vent dans ce collège.

Une équipe pédagogique cohérente, ce n'est pas quelque chose qui va de soi. Ca prend du temps à se construire, et d'une année sur l'autre, comme de toute façon ils ne nomment que des remplaçants, presque tout est à refaire.

Et dans ce flottement les momes en profitent.

pour ce qui est de nos démissions, passagères ou non, tu sais, je me suis vue démissionner face à certains gamins, au moins un temps... J'ai un élève pour lequel en ce moment j'ai ZERO solution. Et le reste de l'équipe pas plus que moi. Il est "collé" tous les soirs jusqu'à la fin de l'année, pour le forcer à bosser...Du coup, comme de toute façon il s'en fout, en cours c'est une horreur. Ses parents ne savent pas quoi faire pour qu'il se calme (je passe sur leurs tentatives stupides de lui apprendre la vie à coup de ceinturon. il y a des fois où j'hallucine quand je les entends annoncer ça d'une voix calme comme si c'était une façon normale de se comporter...) et se décide à faire quelque chose de sa vie.
On en a testé des solutions avec lui.
Certains profs ont baissé les bras et ne l'acceptent plus en cours, parce qu'ils veulent pouvoir s'occuper des autres aussi (ce qu'en fait je comprends très bien).
Pour ma part, j'essaie de faire cours avec son brouhaha en fond sonore, c'est usant pour tout le monde, mais au moins il est là et fait "un peu" quelque chose.
Il se fera probablement renvoyer de ce collège, mais n'a été accepté nulle part ailleurs, et n'est motivé (du moins quand on essaie de le réorienter mieux) par rien à ses dires.
Parfois, ne sachant comment faire, on attend, en essayant de temporiser et en espérant le sacro-saint "déclic"...

Que va devenir cet enfant..... Facile à imaginer..... Quel gâchis quand même....quel dommage...

faudrai demander à Kali, lui aussi il ne doit pas voir des roses tous les jours.....