Un sketch des Guignols sur le pape provoque l'indignation de l'Eglise
AFP
[vendredi 22 avril 2005 - 20h07]
PARIS (AFP) - Les évêques de France mais aussi le Crif ont vivement protesté vendredi contre la diffusion d'un sketch des Guignols de l'Info dans lequel le nouveau pape, Benoît XVI, était présenté comme un nouvel h***** baptisé Adolf II, amenant les évêques à saisir le CSA.
Ce sketch a été diffusé mercredi soir. On y voyait une marionnette représentant le pape, dont les propos faisaient référence de façon évidente au passage du jeune Ratzinger chez les jeunesses hitlériennes.
Dans la soirée de vendredi, peu après les protestations des milieux ecclésiastiques, Canal+ a diffusé un communiqué pour "exprimer ses regrets".
Dans ce texte bref, Canal+ "reconnaît le caractère outrancier et déplacé de cette séquence et renouvelle ses excuses auprès de tous ceux qu'elle a pu heurter". De son côté, le producteur de l'émission Yves le Rolland admet que "la caricature concernant la jeunesse de Benoît XVI était un raccourci malheureux, mais en aucun cas destiné à choquer".
Ce sketch a pourtant soulevé des protestations indignées de la part de la Conférence des Evêques de France, qui a saisi le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA) "afin que les mesures qui s'imposent soient prises dans les meilleurs délais".
Selon le communiqué des évêques, cette séquence "travestit d'une manière inacceptable la figure du pape et les valeurs qu'il incarne et elle assimile tout ressortissant allemand au plus abominable des régimes".
De son côté, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'est également dit indigné de "la façon dont a été représentée dans l'émission Les Guignols de l'Info (Canal +) l'appartenance du pape Benoît XVI aux Jeunesses hitlériennes", un épisode dont le pape n'a jamais fait mystère, rappelle le Crif.
"Il est plus que vraisemblable que si les auteurs de cette émission avaient eu le même âge et étaient nés dans le même pays que le pape, ils auraient été membres de cette organisation", ajoute le Crif, pour qui le pape a "largement montré son refus de l'antisémitisme".
Pour sa part, le cardinal Jean-Marie Lustiger avait dès mercredi soir qualifié d'"ignominie" la polémique autour de la participation de Benoît XVI aux Jeunesses hitlériennes, au cours d'un interview sur la télévision catholique KTO qui ne portait pas sur le sketch des Guignols.
"Le jeune Joseph Ratzinger à l'époque, il avait 11 ans, jusqu'à 15 ans, a connu la fin de cette période, dans un milieu catholique et anti-n**i", a dit Mgr Lustiger.
"Quand j'avais 11 ans, j'ai passé un mois en Allemagne, en 1936, j'étais sous un faux prénom, j'ai joué avec des jeunes qui étaient aux Jeunesses hitlériennes, leurs parents étaient des anti-nazis", a raconté le cardinal. "Ils étaient tous obligés de mettre leurs enfants aux Jeunesses hitlériennes, comme ensuite dans la République démocratique d'Allemagne la jeunesse était embrigadée dans les jeunesses communistes".
Les Guignols de l'info, l'émission en clair de Canal+, fait profession d'irrévérence. Ils ont déjà connu quelques dérapages et dû présenter des excuses, notamment à Mme Chirac il y a quelques années.
AFP
[vendredi 22 avril 2005 - 20h07]
PARIS (AFP) - Les évêques de France mais aussi le Crif ont vivement protesté vendredi contre la diffusion d'un sketch des Guignols de l'Info dans lequel le nouveau pape, Benoît XVI, était présenté comme un nouvel h***** baptisé Adolf II, amenant les évêques à saisir le CSA.
Ce sketch a été diffusé mercredi soir. On y voyait une marionnette représentant le pape, dont les propos faisaient référence de façon évidente au passage du jeune Ratzinger chez les jeunesses hitlériennes.
Dans la soirée de vendredi, peu après les protestations des milieux ecclésiastiques, Canal+ a diffusé un communiqué pour "exprimer ses regrets".
Dans ce texte bref, Canal+ "reconnaît le caractère outrancier et déplacé de cette séquence et renouvelle ses excuses auprès de tous ceux qu'elle a pu heurter". De son côté, le producteur de l'émission Yves le Rolland admet que "la caricature concernant la jeunesse de Benoît XVI était un raccourci malheureux, mais en aucun cas destiné à choquer".
Ce sketch a pourtant soulevé des protestations indignées de la part de la Conférence des Evêques de France, qui a saisi le Conseil supérieur de l'Audiovisuel (CSA) "afin que les mesures qui s'imposent soient prises dans les meilleurs délais".
Selon le communiqué des évêques, cette séquence "travestit d'une manière inacceptable la figure du pape et les valeurs qu'il incarne et elle assimile tout ressortissant allemand au plus abominable des régimes".
De son côté, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) s'est également dit indigné de "la façon dont a été représentée dans l'émission Les Guignols de l'Info (Canal +) l'appartenance du pape Benoît XVI aux Jeunesses hitlériennes", un épisode dont le pape n'a jamais fait mystère, rappelle le Crif.
"Il est plus que vraisemblable que si les auteurs de cette émission avaient eu le même âge et étaient nés dans le même pays que le pape, ils auraient été membres de cette organisation", ajoute le Crif, pour qui le pape a "largement montré son refus de l'antisémitisme".
Pour sa part, le cardinal Jean-Marie Lustiger avait dès mercredi soir qualifié d'"ignominie" la polémique autour de la participation de Benoît XVI aux Jeunesses hitlériennes, au cours d'un interview sur la télévision catholique KTO qui ne portait pas sur le sketch des Guignols.
"Le jeune Joseph Ratzinger à l'époque, il avait 11 ans, jusqu'à 15 ans, a connu la fin de cette période, dans un milieu catholique et anti-n**i", a dit Mgr Lustiger.
"Quand j'avais 11 ans, j'ai passé un mois en Allemagne, en 1936, j'étais sous un faux prénom, j'ai joué avec des jeunes qui étaient aux Jeunesses hitlériennes, leurs parents étaient des anti-nazis", a raconté le cardinal. "Ils étaient tous obligés de mettre leurs enfants aux Jeunesses hitlériennes, comme ensuite dans la République démocratique d'Allemagne la jeunesse était embrigadée dans les jeunesses communistes".
Les Guignols de l'info, l'émission en clair de Canal+, fait profession d'irrévérence. Ils ont déjà connu quelques dérapages et dû présenter des excuses, notamment à Mme Chirac il y a quelques années.