L’architecte designer tchèque Borek Sipek signe cet été à Paris une exposition flamboyante, révélatrice de son style baroque et volontairement luxueux. Les trois-quarts de ses œuvres sont en verre. Réalisées en Bohême, elles donnent une magistrale leçon de technique et d’imagination.
Il fait désormais partie de la cour des grands designers de la trempe des Sottsass, Mendini ou Branzi. Né à Prague en 1949, Borek Sipek n’a cessé tout au long de sa carrière de provoquer en posant le motif comme argument principal de son œuvre. Dentelles, anses multiples, collerettes évasées, piques multicolores, vont jusqu’à absorber la forme de base, frôlant le Kitsch ou l’indigestion. « Au départ, dit-il, c’était une provocation vis-à-vis des puristes qui ont envahi le design à la fin des années 80. Puis c’est devenu un jeu que je mène jusqu’au bout ».
Autre provocation, celle de rester sans complexe sur le créneau de l’édition de luxe ou de la pièce unique relativement coûteuse. Stratégie isolée et payante. Alors que Philippe Starck fait livrer par La Redoute le mobilier du président Mitterrand au début des années 80, Sipek présente ses projets chez des éditeurs haut de gamme. Aujourd’hui, Driade, Alessi, Sawaya & Moroni en Italie, la Manufacture de Sèvres en France, Val Saint-Lambert en Belgique, s’honorent de proposer du Sipek dans leurs collections, tout comme les Galeries Neotu en France et Steltman à Amsterdam. Imparable dialecticien, il a étudié à la fois la philosophie, l’architecture et le design dans les plus grandes universités européennes à Prague, Hambourg et Amsterdam, puis est rapidement devenu professeur à l’École des Arts Décoratifs de Prague.
Et le verre ? Une histoire d’enfance, puisqu’il est le petit-fils de René Roubicek, grande figure du verre tchèque. À treize ans, il court entre les fours des manufactures de Novy Bor, destinées à l’époque à produire du design. Après des années de pérégrinations en Europe (son port d’attache est Amsterdam où il possède toujours un studio), Sipek revient en Tchéquie où il cofonde en 1991 « Ajeto », un studio-atelier de verre installé près de Novy Bor dont il devient directeur artistique. C’est là qu’il produit ses pièces les plus délicates techniquement d’autant plus que ses comparses dans l’aventure, Libor Fafala et Petr Novotny, sont d’incomparables maîtres verriers. « Nous mettons parfois deux jours à souffler une pièce, dit-il, tant qu’elle n’est parfaite, elle part à la casse ». Son inspiration baroque est un heureux mélange entre la mélancolie de Bohême, la fantasmagorie des Pays-Bas et la profusion baroque italienne. Mais il ne se soucie guère des étiquettes. La légende que lui ont fabriqués les critiques, souvent déboussolés par autant de talent, tient dans une phrase : Borek is Borek.
Par : T.B.
Source : VERRE, volume 8, N°4. Août 2002.
J'aime beaucoup ce qu'il fait et la façon dont il utilise le verre our créer ce qu'il veut. Il a un style très particulier que l'on pourrait qualifier de post-moderniste. Même si lui même a longtemps refusé cette appellation, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je vous poste quelques photos de ses créations.
Il fait désormais partie de la cour des grands designers de la trempe des Sottsass, Mendini ou Branzi. Né à Prague en 1949, Borek Sipek n’a cessé tout au long de sa carrière de provoquer en posant le motif comme argument principal de son œuvre. Dentelles, anses multiples, collerettes évasées, piques multicolores, vont jusqu’à absorber la forme de base, frôlant le Kitsch ou l’indigestion. « Au départ, dit-il, c’était une provocation vis-à-vis des puristes qui ont envahi le design à la fin des années 80. Puis c’est devenu un jeu que je mène jusqu’au bout ».
Autre provocation, celle de rester sans complexe sur le créneau de l’édition de luxe ou de la pièce unique relativement coûteuse. Stratégie isolée et payante. Alors que Philippe Starck fait livrer par La Redoute le mobilier du président Mitterrand au début des années 80, Sipek présente ses projets chez des éditeurs haut de gamme. Aujourd’hui, Driade, Alessi, Sawaya & Moroni en Italie, la Manufacture de Sèvres en France, Val Saint-Lambert en Belgique, s’honorent de proposer du Sipek dans leurs collections, tout comme les Galeries Neotu en France et Steltman à Amsterdam. Imparable dialecticien, il a étudié à la fois la philosophie, l’architecture et le design dans les plus grandes universités européennes à Prague, Hambourg et Amsterdam, puis est rapidement devenu professeur à l’École des Arts Décoratifs de Prague.
Et le verre ? Une histoire d’enfance, puisqu’il est le petit-fils de René Roubicek, grande figure du verre tchèque. À treize ans, il court entre les fours des manufactures de Novy Bor, destinées à l’époque à produire du design. Après des années de pérégrinations en Europe (son port d’attache est Amsterdam où il possède toujours un studio), Sipek revient en Tchéquie où il cofonde en 1991 « Ajeto », un studio-atelier de verre installé près de Novy Bor dont il devient directeur artistique. C’est là qu’il produit ses pièces les plus délicates techniquement d’autant plus que ses comparses dans l’aventure, Libor Fafala et Petr Novotny, sont d’incomparables maîtres verriers. « Nous mettons parfois deux jours à souffler une pièce, dit-il, tant qu’elle n’est parfaite, elle part à la casse ». Son inspiration baroque est un heureux mélange entre la mélancolie de Bohême, la fantasmagorie des Pays-Bas et la profusion baroque italienne. Mais il ne se soucie guère des étiquettes. La légende que lui ont fabriqués les critiques, souvent déboussolés par autant de talent, tient dans une phrase : Borek is Borek.
Par : T.B.
Source : VERRE, volume 8, N°4. Août 2002.
J'aime beaucoup ce qu'il fait et la façon dont il utilise le verre our créer ce qu'il veut. Il a un style très particulier que l'on pourrait qualifier de post-moderniste. Même si lui même a longtemps refusé cette appellation, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je vous poste quelques photos de ses créations.